© David Pace
C'est la plus petite librairie au monde. Si petite que les clients ne peuvent même pas y entrer! Seul le propriétaire arrive à s'y caser!
La librairie se trouve à Ouagadougou, au Burkina Faso, dans l'un des quartiers les plus pauvres, celui des kiosques. Ici, c'est le royaume de la débrouille et on tente d'y survivre comme on peut. On y bricole une baraque avec 4 planches, 3 morceaux de tôle et un rouleau de ficelle et vogue la galère!
Des milliers de Burkinabé ont ainsi construit des petites baraques à travers tout le pays. On les surnomme “les kiosques”. Le gouvernement les tolère (comment pourrait-il faire autrement quand on sait que ce pays de 20 millions d'habitants - dont la langue officielle est le français - fait partie des 10 pays les plus pauvres au monde et que plus d'un tiers de sa population y vit dans la plus grande pauvreté).
La grande majorité de ces improbables cabanes font le commerce de pièces détachées pour vélos, camions et taxis-brousse. Beaucoup sont des bars plus ou moins clandestins. D'autres font office de minuscules salons de coiffure.
Mais Yacouba, lui, avait toujours rêvé de monter une librairie. Une librairie? Dans un pays où l'analphabétisme est majoritaire!! Et pourquoi non! Il aime ça, lui, les livres, et il aime aussi tellement les faire découvrir aux enfants et aux autres habitants des quartiers exclus. Il y a une dizaine d'années, il a donc décidé de “monter” sa propre librairie (“monter” est ici vraiment à prendre au sens premier du terme: “construire”!).
Et ça marche! Bon, les fins de mois (et même les milieux de mois...) ne sont pas toujours faciles, mais, dans les “favelas” de Ouagadougou, on a l'habitude de s'entraider...
Pour mettre du beurre dans les épinards (bien que je doute que Yacouba ait jamais les moyens de manger ni l'un ni l'autre...), il vend aussi quelques articles de papeterie comme crayons et papier. Récemment, il a même investi dans une minuscule - et approximative... - photocopieuse. La classe!
Si vous passez par Ouagadougou, ne manquez pas d'aller le saluer et lui acheter un livre ou deux.
Yacouba, mon ami, je te serre fort contre moi et j'embrasse la tôle de ta pauvre et pourtant si "riche” librairie!
Bien à toutes et à tous et que vivent les livres et les Lumières!
A partager le plus largement, mes amies et amis!
Pierre MARTIAL
Pour en savoir plus sur Pierre Martial, ses articles et ses livres
La librairie se trouve à Ouagadougou, au Burkina Faso, dans l'un des quartiers les plus pauvres, celui des kiosques. Ici, c'est le royaume de la débrouille et on tente d'y survivre comme on peut. On y bricole une baraque avec 4 planches, 3 morceaux de tôle et un rouleau de ficelle et vogue la galère!
Des milliers de Burkinabé ont ainsi construit des petites baraques à travers tout le pays. On les surnomme “les kiosques”. Le gouvernement les tolère (comment pourrait-il faire autrement quand on sait que ce pays de 20 millions d'habitants - dont la langue officielle est le français - fait partie des 10 pays les plus pauvres au monde et que plus d'un tiers de sa population y vit dans la plus grande pauvreté).
La grande majorité de ces improbables cabanes font le commerce de pièces détachées pour vélos, camions et taxis-brousse. Beaucoup sont des bars plus ou moins clandestins. D'autres font office de minuscules salons de coiffure.
Mais Yacouba, lui, avait toujours rêvé de monter une librairie. Une librairie? Dans un pays où l'analphabétisme est majoritaire!! Et pourquoi non! Il aime ça, lui, les livres, et il aime aussi tellement les faire découvrir aux enfants et aux autres habitants des quartiers exclus. Il y a une dizaine d'années, il a donc décidé de “monter” sa propre librairie (“monter” est ici vraiment à prendre au sens premier du terme: “construire”!).
Et ça marche! Bon, les fins de mois (et même les milieux de mois...) ne sont pas toujours faciles, mais, dans les “favelas” de Ouagadougou, on a l'habitude de s'entraider...
Pour mettre du beurre dans les épinards (bien que je doute que Yacouba ait jamais les moyens de manger ni l'un ni l'autre...), il vend aussi quelques articles de papeterie comme crayons et papier. Récemment, il a même investi dans une minuscule - et approximative... - photocopieuse. La classe!
Si vous passez par Ouagadougou, ne manquez pas d'aller le saluer et lui acheter un livre ou deux.
Yacouba, mon ami, je te serre fort contre moi et j'embrasse la tôle de ta pauvre et pourtant si "riche” librairie!
Bien à toutes et à tous et que vivent les livres et les Lumières!
A partager le plus largement, mes amies et amis!
Pierre MARTIAL
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