Je ne sais pas depuis combien de temps je suis confiné, comme nous toutes et tous, ni combien de jours il nous reste à tirer. Je ne veux pas le savoir.
A quoi bon?
Face à un évènement d'une telle sidération, d'une telle improbabilité et comme surgissant du fin fond moyen-âgeux de notre Histoire, il faut se comporter comme en haute montagne, accroché à flanc de roche à plusieurs centaines de mètres au-dessus du vide, par une simple corde.
Ne regarder ni en bas, ni en haut. Ni derrière soi, ni devant soi. Juste vivre l'ici et maintenant. Et apprivoiser l'incertitude. S'en faire une amie, une compagne. Redécouvrir celle qui, en réalité, a toujours fait partie intégrante de notre vie, - de la Vie -, mais qu'on on a trop souvent eu tendance à oublier, à nier, à dénier.
Et aussi agir bien sûr! Encore et toujours! Résister à notre place et selon nos moyens! Comme l'on peut, autant que l'on peut et de mille manières. En luttant de toutes nos forces contre l'ennemi virus, si l'on est en première ligne. Sinon, en aidant de toutes les façons possibles, où que l'on soit et qui que nous soyons, en prenant bien soin les uns des autres.
En temps "normal", j'aurai ajouté: "toutes et tous main dans la main"!
Mais en cette improbable période de "distanciation sociale" (quel vilain mot, sur le fond comme sur la forme!), je dirai plutôt"toutes et tous, coeur à coeur"!
A quoi bon?
Face à un évènement d'une telle sidération, d'une telle improbabilité et comme surgissant du fin fond moyen-âgeux de notre Histoire, il faut se comporter comme en haute montagne, accroché à flanc de roche à plusieurs centaines de mètres au-dessus du vide, par une simple corde.
Ne regarder ni en bas, ni en haut. Ni derrière soi, ni devant soi. Juste vivre l'ici et maintenant. Et apprivoiser l'incertitude. S'en faire une amie, une compagne. Redécouvrir celle qui, en réalité, a toujours fait partie intégrante de notre vie, - de la Vie -, mais qu'on on a trop souvent eu tendance à oublier, à nier, à dénier.
Et aussi agir bien sûr! Encore et toujours! Résister à notre place et selon nos moyens! Comme l'on peut, autant que l'on peut et de mille manières. En luttant de toutes nos forces contre l'ennemi virus, si l'on est en première ligne. Sinon, en aidant de toutes les façons possibles, où que l'on soit et qui que nous soyons, en prenant bien soin les uns des autres.
En temps "normal", j'aurai ajouté: "toutes et tous main dans la main"!
Mais en cette improbable période de "distanciation sociale" (quel vilain mot, sur le fond comme sur la forme!), je dirai plutôt"toutes et tous, coeur à coeur"!
Confinés mais pas déconfits, grâce aux livres!
Comme bon nombre d'entre vous toutes et tous, je lis chaque jour depuis le début de notre "assignation collective à résidence".
Je continue à écrire d'arrache-pied, bien sûr et mon prochain livre - un étonnant roman où il est beaucoup question de livres! - est presque achevé. Mais je passe encore plus de temps que d'habitude à lire!
Je lis avec gourmandise, curiosité, désir d'évasion multiple, envie de faire des rencontres aussi improbables que réjouissantes, aussi surprenantes que séduisantes. Découvrir de nouvelles sociétés. Pénétrer de nouveaux mondes. Me promener à différentes époques de notre univers. Vivre mille fois ma vie. Je lis. Encore et toujours.
"Lire délivre!" dit-on. C'est indéniable. Tout devient plus léger, plus aérien, on en oublie un présent trop présent sur nos écrans, on respire mieux, on se détend, on relativise, on se découvre à sourire de nouveau devant la glace, tout redevient plus calme, plus serein, plus lumineux...
"La lumière est dans le livre, écrivait Victor Hugo. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner... Laissez-le faire..."
Je continue à écrire d'arrache-pied, bien sûr et mon prochain livre - un étonnant roman où il est beaucoup question de livres! - est presque achevé. Mais je passe encore plus de temps que d'habitude à lire!
Je lis avec gourmandise, curiosité, désir d'évasion multiple, envie de faire des rencontres aussi improbables que réjouissantes, aussi surprenantes que séduisantes. Découvrir de nouvelles sociétés. Pénétrer de nouveaux mondes. Me promener à différentes époques de notre univers. Vivre mille fois ma vie. Je lis. Encore et toujours.
"Lire délivre!" dit-on. C'est indéniable. Tout devient plus léger, plus aérien, on en oublie un présent trop présent sur nos écrans, on respire mieux, on se détend, on relativise, on se découvre à sourire de nouveau devant la glace, tout redevient plus calme, plus serein, plus lumineux...
"La lumière est dans le livre, écrivait Victor Hugo. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner... Laissez-le faire..."
Le petit prince et moi...
Tous les soirs, à 20 heures frappantes, je me mets comme il se doit à ma lucarne et je bats des mains, j'applaudis, comme la plupart d'entre nous toutes et tous.
C'est une façon de rendre hommage à celles et ceux qui sont "au front" bien sûr.
Mais c'est aussi une manière de s'assurer que le monde existe encore, malgré les rues désertes et le silence étourdissant, qu'il y a toujours des femmes, des hommes et des enfants, ici et là, derrière les murs...
Hier, après les applaudissements d'usage et alors qu'un silence pesant était retombé, je ne sais pas pourquoi, je me suis soudain saisi d'un livre et, le corps à demi penché sur la rambarde, j'ai commencé à le lire à haute voix, le plus fort possible, comme au théâtre.
J'en ai lu tout le premier chapitre. C'était le "Petit Prince" de Saint Exupéry. Un de mes livres préférés. Si lumineux et nécessaire, à mon sens, en cette trouble et troublante période.
Quand j'ai eu fini, il y a eu une sorte de long silence et puis des applaudissements se sont mis à résonner ici et là. "Bravo!" a crié un homme. "Super!" a surenchéri une fille. Ça m'a fait chaud au coeur de voir le bien que pouvait encore faire un livre et un écrivain comme Saint-Exupéry.
J'ai crié: "On va s'en sortir!".
Et tout de suite après, d'une voix plus basse, j'ai ajouté: "S'il vous plait! Dessinez-moi un mouton!"
Puis j'ai vite refermé la fenêtre et je me suis de nouveau calfeutré chez moi, au milieu de mes livres et de mes écrits.
Demain, c'est promis, je leur lirai le chapitre 2...
Que vivent partout les livres et les Lumières!
Pierre Martial
Ecrivain, journaliste
A partager le plus largement possible, mes amies et amis!
Partager, c'est déjà agir.
- Pour lire quelques autres de mes nouvelles ou articles, c'est ICI...
- Pour mieux me connaitre, c'est là...
C'est une façon de rendre hommage à celles et ceux qui sont "au front" bien sûr.
Mais c'est aussi une manière de s'assurer que le monde existe encore, malgré les rues désertes et le silence étourdissant, qu'il y a toujours des femmes, des hommes et des enfants, ici et là, derrière les murs...
Hier, après les applaudissements d'usage et alors qu'un silence pesant était retombé, je ne sais pas pourquoi, je me suis soudain saisi d'un livre et, le corps à demi penché sur la rambarde, j'ai commencé à le lire à haute voix, le plus fort possible, comme au théâtre.
J'en ai lu tout le premier chapitre. C'était le "Petit Prince" de Saint Exupéry. Un de mes livres préférés. Si lumineux et nécessaire, à mon sens, en cette trouble et troublante période.
Quand j'ai eu fini, il y a eu une sorte de long silence et puis des applaudissements se sont mis à résonner ici et là. "Bravo!" a crié un homme. "Super!" a surenchéri une fille. Ça m'a fait chaud au coeur de voir le bien que pouvait encore faire un livre et un écrivain comme Saint-Exupéry.
J'ai crié: "On va s'en sortir!".
Et tout de suite après, d'une voix plus basse, j'ai ajouté: "S'il vous plait! Dessinez-moi un mouton!"
Puis j'ai vite refermé la fenêtre et je me suis de nouveau calfeutré chez moi, au milieu de mes livres et de mes écrits.
Demain, c'est promis, je leur lirai le chapitre 2...
Que vivent partout les livres et les Lumières!
Pierre Martial
Ecrivain, journaliste
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